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#expo • Diaphanes, je vous aime…

Le sujet. Rien que le sujet… En exposition centrale. En corps principal. En thème cardinal. Ce qui surprend le regard, le capte et le retient, c’est ce traitement des personnages sur des à-plats de couleurs, voire de blanc presque pur, qui ne laissent place à aucun décor. Et lorsqu’une tasse par-ci, une ligne par-là, viennent perturber cet agencement, c’est pour mieux surligner la géométrie de la composition. Le pouvoir hypnotique ne faiblit absolument pas, il se renforce même dans la symbolique de ces éléments jamais placés au hasard, qui viennent insidieusement rompre l’équilibre pour mieux asseoir la puissance intrinsèque de l’œuvre.

Pascale Simont a choisi de faire fuiter les regards de ses personnages. Ou alors ils ferment leurs yeux… Ce faisant, elle oblige le spectateur à plonger dans les pupilles de chacun de ses portraits, comme pour mieux aller en sonder l’âme. Ces tableaux sont semblables à des mises à nu psychanalytiques… Et pourtant, ces femmes, ces portraits, ces attitudes disputent au nu, au vide, une pleine puissance des traits et textures. Ce sont des invitations à la réflexion.

« Diaphanes », en thématique et en intitulé, n’est pas le fruit du simple hasard. L’étymologie et la définition nous en fixent les règles picturales : « Diaphane : adjectif (grec diaphanês, transparent)Qui laisse passer la lumière sans qu'on puisse distinguer au travers les objets : Le verre dépoli est diaphane • Littéraire. D'une transparence atténuée : Un ciel diaphane • Littéraire. Se dit des chairs auxquelles l'extrême maigreur donne une sorte de demi-transparence : Des mains diaphanes. » (Larousse)

Elles nous guident sur le rai de la lumière, nous incitent à aller au-delà de la toile. L’aventurier qui ose prendre ces chemins de traverse découvre alors un univers onirique et inspiré, à coups de traits subtils et de couleurs chatoyantes. En constante des peintures « diaphanes » de Pascale Simont, il y a cet appel au voyage de l’esprit qui s’accompagne d’une véritable escalade émotionnelle.

L’artiste en appelle à quelques références de maîtres : Francis Bacon, Edouard Manet, Le Caravage. De beaux hommages, mais pas sûr qu’elle ait besoin de ces mannes, tant sa personnalité suffit à griffer ses toiles.

 

* À la galerie Terla, Saint-Denis

 

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