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#cinéma • Le bon sens près de chez nous !
#cinéma • Le bon sens près de chez nous !
#cinéma • Le bon sens près de chez nous !

Il est bon parfois de se laisser aller à une certaine fierté chauvine. Et affirmer, sans scrupules aucun, qu’avec "Le bon sens des hommes (et la folie du monde)", nous avons localement notre "Demain" qui est probablement plus puissant et plus évocateur que le film-documentaire de Mélanie Laurent. Non pas par une plus grande qualité technique ou une meilleure photographie, mais parce qu’il parle directement au cœur réunionnais. Il nous fait réagir de façon épidermique, parce que ces plans, ces vues, ces images, ses paroles, ses déclamations, interpellent la conscience historique et sociologique de notre Terre (majuscule obligatoire).

 

Le film "made in Réunion" d’Anaïs Charles-Dominique propose, au travers de portraits attachants, construits sur une échelle ascensionnelle de l’émotion, une réflexion sur le devenir de notre territoire, et par extension du monde. Il prend appui sur les tristes et complexes constatations qui, depuis de nombreuses années, agitent la sphère écologique et au-delà, les lanceurs d’alerte de la surconsommation et des outrances de la financiarisation.

 

Quelques affirmations puissantes viennent d’emblée bousculer les frontières des zones de confort personnelles : "Un système la détruit tout’ not culture, la détruit l’homme, la même détruit la nature" … "Sur le plan planétaire, on est dans le mur, on consomme trop… Comment ramener de l’humain dans tout ce que je dois composer ?" Et finalement, la réponse est dans la question : il faut ramener de l’humain dans les référentiels de la consommation et de la société modernes. C’est la lorgnette par laquelle la réalisatrice choisit de présenter les expériences significatives glanées sur le territoire réunionnais. Leurs créateurs et inspirateurs sont là pour faire se rejoindre l’authenticité de la tradition réunionnaise et les connaissances technologiques contemporaines.

 

L’on comprend que le monde ne peut – et ne doit – aller à l’encontre des évolutions mais il faut mieux en maitriser le rythme trop rapide, en insérant des parcelles d’humanité dans la siliconisation de nos vies.

Tel est le point commun qui réunit Ingrid, la jeune poétesse, Bernard, qui aide les autres à se relever en donnant une seconde vie aux objets, Max, le paysan illuminé, Daniel et Annie-Claude, les éveilleurs de conscience et William, le tisaneur. Ils s’érigent face à un monde qui avance au rythme cyclonique, en nous faisant comprendre que rien n’est perdu. Il est toujours temps de, sans opérer un retour en arrière complet, freiner cette évolution incontrôlée. Ainsi que le dit un des intervenants : "Qui i di a nou un jour la société i transforme pa au point de revenir à la base, de revenir à la terre ?"

 

"Le bon sens des Hommes" mérite ainsi toutes les attentions. Anaïs Charles-Dominique met au service de l’efficacité de ce(s) message(s), un sens dynamique de la mise en scène, une qualité de la prise de vue et de la photographie. Toutes ces énergies se mettent au diapason d’un optimisme qui donne à tous les spectateurs le sourire : rien n’est définitif, et La Réunion porte en ses terres les germes d’un exemple de réappropriation du monde. En ce sens, le titre du film exsude un positivisme de bon aloi : "Le bon sens des hommes" saura faire sortir ce monde de ses chemins de traverses…

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